Rétrogaming, une nostalgie pécuniaire?

Rétrogaming, une nostalgie pécuniaire?

lundi, 25 novembre, 2019 à 13:53

 

– Par Zineb Bouazzaoui –

Rabat – Dans un marché de jeux vidéo en constante évolution au Maroc et ailleurs, le rétrogaming connaît de plus en plus d’affiliés devenus, depuis quelques années, la nouvelle niche à cajoler par les éditeurs et les constructeurs surfant sur la vague du marketing de la nostalgie pour pouvoir maximiser les profits.

C’est un loisir en plein essor, les joueurs ont depuis toujours été désapprobateurs face à l’idée de “délaisser” leurs anciennes consoles. Or, ces dernières ont fini par prendre de la valeur avec le temps suite à la croissance exponentielle de l’intérêt, des joueurs et des collectionneurs.

Le principe de jouer avec de vieilles consoles à d’anciens jeux provoque une bouffée de nostalgie chez la plupart des joueurs, chaque génération a conscience d’être la mémoire vivante d’une époque vidéoludique qu’elle souhaite immortaliser, a indiqué Zakaria Dachi, membre de «Gamers of Morocco». Il souligne que le rétrogamer dispose d’un pouvoir d’achat élevé, étant un adulte avec beaucoup d’affect pour une console ou un jeu d’enfance qu’il n’a pas pu se procurer à l’époque.

Dans la même lignée, M. Dachi indique que le gamer nostalgique constitue une cible “parfaite” pour les éditeurs qui publient d’anciens jeux à succès sur des machines récentes, «Zelda» à titre d’exemple, rappelant qu’au moment où ces consoles cartonnaient, le seul moyen pour partager des parties de jeux vidéo entre amis était de se déplacer chez eux puisqu’il n’y avait ni internet ni smartphone, et beaucoup de joueurs ont plus été marqués par l’ambiance des parties que par le jeu en soi.

Aujourd’hui, les jeux vidéos sont devenus une culture à part entière, et les gens qui s’y intéressent veulent absolument connaître l’histoire de leur passion. Naturellement, ils sont attirés par ce qui a été créé avant tout en appréciant les consoles actuelles qui sont d’un réalisme “bluffant” avec des univers incroyablement diversifiés, a constaté M. Dachi. Pour lui, l’approche des jeux vidéos a beaucoup changé dans la mesure où les gamers s’attachaient plus aux jeux car ils pouvaient passer des mois sur un seul jeu avant de l’achever, alors que maintenant ils sont plus dans la «fugacité et l’instantanéité» face à l’offre interminable.

De son côté, le Directeur Général de World Gaming Federation (WGF Maroc), Younes Sakaly, a affirmé qu’au niveau des consoles, la mode est au rétro, notamment l’Atari, la Dreamcast, la NES 64 et les jeux d’arcade. Cette catégorie de jeux est adressée majoritairement à une tranche d’âge entre 35 et 45 ans qui a connu, principalement des jeux de combats tels que «Street Fighter» et «King of Fighter» dans les différentes salles de billards et d’arcade au Maroc.

Selon M. Sakaly, les jeux vidéos n’étaient pas mieux avant. Ils ont beaucoup évolué et ont atteint un niveau «extraordinaire» en se rapprochant de plus en plus de la réalité grâce à la réalité virtuelle et augmentée, le rétrogaming n’étant qu’un petit volet dédié à la communauté des nostalgiques.

Approché par la MAP, Nouhail Alfidi, un geek passionné de jeux vidéos, a relevé que la notion de rétrogaming est relative. Le seul facteur qui catégorise une console ou des jeux dans le monde du gaming est le temps. “D’ici 30 ans, par exemple, lorsque la VR (Réalité Virtuelle) aura révolutionné le marché du gaming, la Play Station 4 fera partie des consoles rétro, et Uncharted 4 représenterait peut être le Crash Bandicoot actuel”, a-t-il ironisé.

M. Alfidi a expliqué que le marché du rétrogaming grandit de plus en plus dans l’ombre, et à la même vélocité du marché du gaming. Et alors qu’il ne génère pas le même chiffre d’affaires que les studios qui produisent des titres AAA, (classification utilisée pour les jeux vidéo dotés des budgets de développement et de promotion les plus élevés), il attire toujours des adeptes, des passionnés ou des nostalgiques qui aiment revisiter les jeux de leur enfance.

“Je ne peux pas me qualifier d’+accro+ au rétrogaming, car j’admire le graphisme et les cinématiques des nouveaux jeux qui sont maintenant tellement plus développés qu’il y a 20 ans”, avoue M. Alfidi, qui dit éprouver un “énorme plaisir à rejouer aux anciens jeux”, dont il garde de “très bons souvenirs”. C’est un véritable retour en enfance qui rappelle “le temps de l’insouciance”, avance-t-il, les yeux pétillants.

A l’opposé de cette tendance, mais toujours dans le sillage du monde du rétrogaming , des développeurs s’orientent vers le «neo-rétrogaming» qui porte sur des jeux inspirés des mécaniques et du design des titres d’antan, notamment la plate-forme ou les casse-tête de type Tetris ou Packman, ainsi qu’une compilation de jeux autour des grands genres de jeux vidéo.

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