Le fado, air musical portugais, symbole de la culture de tout un pays

Le fado, air musical portugais, symbole de la culture de tout un pays

jeudi, 8 novembre, 2018 à 12:08

Par Karim Naji

 

 Lisbonne – Le fado est une expression musicale qui traduit les sentiments et le mode de vie des Portugais, mais aussi un art qui représente le symbole de la culture de tout un pays.

 Certes, le fado constitue un symbole de la culture portugaise, mais reste inséparable de la tradition de la capitale, puisqu’il fait partie depuis au moins deux siècles d’histoire du patrimoine de la ville qui lui a donné sa voix et son âme.

 Le fado se veut non pas un art de divertissement et de distraction, mais de réflexion et de contemplation sur la signification profonde des paroles, et par conséquent, sur les traditions et le mode de vie du pays, en particulier Lisbonne “Lisboa”, en portugais, présente dans la quasi-totalité des chansons, par amour et affection à cette ville qui a donné naissance à ce genre musical, devenu ensuite de renommée universelle.

 Le fado, un terme dérivé du latin “fatum”, signifie destin, est un chant portugais mélodieux et mélancolique qui a vu le jour à Lisbonne, et s´exprime aux sons de la guitare lusitanienne; c’est en quelque sorte la voix du peuple qui rejetait l’exploitation.

 Le fado n’a cessé, au fil du temps, d’exprimer les états d’âme du peuple portugais, il renferme beaucoup de douleurs, se résumant en un seul mot, “Saudade”, un mot d’origine portugaise, difficile de lui trouver un équivalent en français, il exprime nostalgie, mélancolie, amour, manque de quelque chose, un ensemble d’émotions à la fois.

 La notoriété du fado revient à la meilleure ambassadrice de ce genre musical, Amalia Rodriguez, disparue en 1999, qui l’a fait connaitre pendant près de 50 ans, dans les quatre coins du monde, en contribuant à l’imposer comme symbole de la culture portugaise.

 Au début, le fado est né dans les rues de Lisbonne, au sein de personnes des milieux défavorisés qui se donnaient rendez-vous le soir pour chanter le Fado, a confié à la MAP, la jeune fadiste Mariana Figueiredo.

 C’était au 18ème siècle où les gens se rassemblaient dans les vieux quartiers de Lisbonne, sous forme d’associations et de clubs pour chanter cet air de musique spécifique au Portugal, a expliqué cette mordue du fado, ajoutant qu’entre temps, surgissaient les “Casas de Fado” (Les maisons du Fado).

 Mais, les années quarante restent, selon elle, sans nul doute les plus marquantes de l’histoire du fado contemporain, où apparut Amalia Rodriguez “La reine du Fado”, comme on la nomme au Portugal.

 Cette grande fadiste, a-t-elle dit, a fait connaitre cet art, à travers le monde, en donnant des concerts un peu partout, en France, au Brésil, au Japon et aux Etats-unis, entre autres.

 Revenant sur son parcours artistique, Mariana Figueiredo dit avoir appris à chanter, à un très jeune âge, avec sa grand-mère, ce genre musical portugais aux thèmes mélancoliques à forte dominance, nostalgie, amour inaccompli, chagrin et exil, entre autres.

 Actuellement, une nouvelle génération de fadistes portent le flambeau et donnent un nouveau souffle à ce genre musical, selon elle, en l’introduisant sur les vastes réseaux de la musique du monde.

 Au 21ème siècle, apparaît Marisa dos Reis Nunes, aux côtés d’autres grands fadistes. Cette dernière, qui a été élevée dans les vieux quartiers de Lisbonne, Mouraria et Alfama, lieux du fado par excellence, figure actuellement parmi les plus célèbres du pays, poursuit-elle.

 Déclaré patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en novembre 2011 pour la perpétuation de cet art, le fado représente la face la plus pure de l’âme de Lisbonne. Plus que des chansons, le fado est une expression musicale portugaise qui traduit les sentiments et le mode vie d’une ville, accompagnée par les accords mélancoliques de la guitare portugaise traditionnelle.

 Grâce à son langage simple et sentimental, le fado surmonte toutes les barrières, devient universel et appréciés par des millions de personnes à travers le monde.

 Cette internationalisation du fado est à mettre, sans nul doute, sur le compte de la charismatique Amalia Rodriguez, la fadiste la plus célèbre, qui a fait voyager cet art au début des années 50 de Lisbonne aux salles de spectacles les plus prestigieuses de l’époque.

 Pour la préservation de la mémoire de cet art, un musée dédié à ce “chant populaire urbain du Portugal”, pour reprendre les termes de l’Unesco, baptisé “Musée du Fado”, a été créé en 1998 à Lisbonne ; et ce n’est pas par hasard qu’il se trouve face à l’ancien quartier Alfama, un des plus réputés pour ce genre musical, le fado, appelé à juste titre, “chanson de Lisbonne”.

 Sa consécration par l’UNESCO en fait l’exemple d’une tradition séculaire d’une ville devenue symbole de l’identité d’un peuple; c’est pourquoi lorsqu’on éteint les lumières dans une “Casa de fado” et qu’on annonce “Silence, on va chanter le fado”, il ne s’agit pas d’un simple rituel, mais plutôt d'”une étrange forme de vie sans cesse renouvelée”, selon les termes mêmes d’Amalia Rodriguez.

 En effet, quand les fadistes sont en action, ils n’admettent pas que des bavardages ou du brouhaha perturbent “la sacralité du moment”, ils n’hésitent pas à rappeler à l’ordre les contrevenants des “normes”, en exigeant “silence et respect”, non pas à l’égard de l’artiste, mais pour la fado, pour le sentir en soi, une sorte de vénération innée ou acquise au fil du temps!

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