La crise récurrente dans l’est de la RDC au centre du sommet de la CIRGL à Kampala

Par Khalid BARKA

Kinshasa- La crise et l’instabilité récurrentes qui prévalent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) seront au centre des débats du 7ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs, dont les travaux débutent, ce jeudi, dans la capitale ougandaise, Kampala.

Le président rd-congolais, Joseph Kabila et son homologue rwandais, Paul Kagame, sur qui tous les regards sont focalisés, dans la mesure où leurs gouvernements respectifs s’accusent mutuellement d’être à l’origine de la situation tendue qui prévaut à la frontière commune des deux pays, sont déjà sur place aux côtés de leurs vis-à-vis des onze pays de l’organisation sous-régionale.

La CIRGL, qui regroupe l’Angola, le Burundi, la Centrafrique, la RDC, le Congo-Brazzaville, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie, assure la médiation entre Kinshasa et la rébellion rd-congolaise du M23 qui se livrent à des batailles et à des affrontements dans l’est de la RDC.

Le gouvernement rd-congolais et l’Onu accusent Kigali d’apporter son soutien matériel et logistique au mouvement, le M23, alors que Kigali dément formellement toute assistance à cette rébellion qui affronte depuis mai 2012 l’armée régulière congolaise dans la province minière du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda.

En août dernier, le conflit entre les deux belligérants avait pris une nouvelle tournure, après que le Conseil de sécurité de l’Onu eut adopté une résolution en vertu de laquelle sera mise en place une brigade spéciale d’intervention de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC), dont les nouvelles attributions seront “offensives” consistant à neutraliser tous les groupes armés dans la région, désignés de “forces négatives”.

Les forces armées rd-congolaises, assistées par la Brigade spéciale de l’Onu, avaient contraint les rebelles du M23 à se retirer à une trentaine de km de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qu’ils avaient occupée en novembre dernier.

Selon des observateurs, la présence au sommet des représentants de l’Onu, de l’Union européenne, de l’Union africaine et des Etats-Unis dénote de la volonté de la communauté internationale à trouver une issue et une solution à la crise persistante dans l’est de la RDC, estimant que tout sera fait en vue de persuader Kinshasa à signer un nouvel accord avec le M23 en guise de conclusion des négociations entamées par les deux parties en décembre 2012 dans la capitale ougandaise.

Il faut absolument que Kinshasa et sa rebelle parviennent à un compromis politique global, seule voie “incontournable”, aux yeux des mêmes observateurs rd-congolais, pour le retour d’une paix durable au Nord-Kivu.

Toutefois, certains sceptiques et dubitatifs estiment que le 7ème sommet de la CIRGL risque d’être, à l’instar des précédents, une “énième distraction” pour le peuple rd-congolais, émettant la crainte de voir le gouvernement de Kinshasa “brader la souveraineté nationale” dans le but qu’une paix durable soit rétablie dans sa partie orientale.

Ils indiquent, en outre, que ce conclave risque de se limiter simplement à un chapelet de bonnes intentions pour la RDC, car, il tentera de rentrer dans le jeu des Congolais, en bloquant l’option militaire pour se servir du volet diplomatique afin d’imposer une solution politique sur mesure du M23.

Le sommet extraordinaire de la CIRGL a été convoqué par le président exercice de cette organisation sous-régionale, le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Museveni, dans l’objectif d’examiner et de trouver une solution à la crise sécuritaire au Kivu après la reprise des combats entre les forces armées rd-congolaises et les rebelles du M23.