Championnat du Gabon (D1) : Reprise le 21 mars, sous conditions

Par Salah AOUNI

Libreville- A l’agonie depuis pratiquement neuf mois en raison de contraintes financières, le championnat ‘’professionnel’’ gabonais de première division de football (National Foot) au titre de la saison 2014-2015, reporté à maintes reprises, pourrait bientôt reprendre ses droits, le 21 mars prochain, si le nouveau calendrier est maintenu.
Le lancement de la compétition ‘’dépendra du règlement, à brève échéance, au moins de la totalité des arriérés de la saison sportive 2013-2014. Faute de quoi nous serons dans l’impossibilité d’organiser le championnat et les clubs seraient dans l’incapacité de maintenir en activité les joueurs et le personnel d’encadrement administratif et technique’’, dixit le président de la Ligue nationale de football (LINAF), Joël Anicet Birinda.
Les contraintes financières sont les principales raisons qui entravent le démarrage de la nouvelle saison, a-t-il expliqué lors d’un point de presse tenu le week-end dernier à Libreville, faisant état en ce sens de l’accumulation des arriérés de la saison écoulée, achevée le 29 mai dernier, et le non versement de la subvention pour la deuxième moitié de 2014.
Avec le budget global du championnat au titre de la nouvelle saison, réduit de moitié, le Bureau directeur de la Linaf et les clubs ont convenu, afin de sauver la saison, souligne-t-il, de s’engager pour la phase aller, sous condition du paiement des arriérés des salaires des joueurs au titre de la saison 2013-2014.
Ces arriérés sont aujourd’hui estimés à quelque 2,5 milliards de francs CFA (près de 4 millions euros), dépendant totalement de la subvention de l’Etat qui prend en charge cette compétition, a-t-il ajouté.
Selon le nouveau programme présenté par la Linaf, la fin de la première phase est prévue pour le mercredi 20 mai et le coup d’envoi de la phase retour serait donné dix jours plus tard (30 mai), alors que le championnat prendra fin le dimanche 26 juillet 2015.
Cette situation pénalise déjà les clubs gabonais engagés dans les compétitions africaines, d’autant que la sélection nationale des joueurs locaux en a déjà fait les frais, début décembre dernier, en se faisant évincer prématurément en Coupe de la CEMAC, alors qu’elle était partie défendre sa couronne, décrochée à domicile une année plus tôt.
M. Birinda explique avec amertume que la situation qui prévaut dans le championnat national crée une ‘’réelle crise’’ au sein des clubs, ‘’sous perfusion’’, s’interrogeant sur la survie de la compétition à cause des risques élevés des poursuites judiciaires qui pourraient surgir du statu quo actuel auprès des instances sportives internationales pour non respect des clauses contractuelles.
Selon la Linaf, instance sportive qui gère la compétition, le Gabon s’exposerait en effet à des sanctions de la FIFA si la suspension du Championnat se poursuit.
Le National Football avait déjà observé, pour les mêmes motifs, un retard de quatre mois sur son démarrage initial au début de la saison 2013-2014, consécutif au déblocage tardif des moyens financiers par les pouvoirs publics et à l’accumulation d’arriérés.
Le président de la Linaf n’a pas manqué de louer les efforts et le sens patriotique des clubs qui ont toujours accepté de jouer dans l’attente du règlement de la subvention lors des saisons précédentes, faisant état de son inquiétude quand à la survie de la professionnalisation de ce championnat, au regard des nombreuses difficultés rencontrées.
Le championnat gabonais de première division avait entamée en 2012-2013 une nouvelle phase de son histoire en optant pour le ‘’professionnalisme’’, l’objectif étant de positionner le football national sur l’échiquier international à travers la mise en place de stratégies ambitieuses qui devraient permettre de créer une véritable industrie footballistique dans le pays.
‘’C’est le point de départ d’un processus de renouveau du football d’élite dans le pays, qui se matérialisera à travers une restructuration de notre ligue de football. Ce chemin vers l’excellence est un défi difficile et de longue haleine, dont les résultats ne seront visibles que sur le moyen et long termes. Mais l’émulation naissante sera une stimulation supplémentaire pour nous tous pour mener à terme ce projet national , avait alors indiqué Joël Anicet Birinda.