Dialogue stratégique Maroc-USA: La consécration d’une Vision Royale résolument orientée vers l’avenir

Par Naoufal Enhari

Washington – La conclusion du Dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats Unis, dont la première session s’était tenue en septembre dernier, est la consécration de la vision perspicace et du leadership clairvoyant de SM le Roi Mohammed VI en faveur du renforcement des relations bilatérales privilégiées liant Rabat et Washington à tous les niveaux, notamment politique, économique et commercial.

Le partenariat d’exception entre les deux pays a ainsi connu une nouvelle impulsion avec le lancement de ce Dialogue stratégique, qui marque un nouveau point d’ancrage dans l’histoire des relations liant le Royaume du Maroc et les Etats-Unis d’Amérique depuis la signature en 1786 du Traité de paix et d’amitié, qui constitue le plus ancien traité ininterrompu encore en vigueur de l’histoire des Etats-Unis.

Le communiqué conjoint publié à l’issue de la première session de ce Dialogue stratégique soulignait, dans ce cadre, que les Etats Unis “saluent les importantes réformes et initiatives accomplies par SM le Roi Mohammed VI, qui ont précédé la conclusion de ce Partenariat Stratégique”, auquel avait appelé le Souverain lors de Sa visite à Washington en juin 2000.

Ce document fait part aussi de la “volonté commune” des deux pays de renforcer leurs relations bilatérales dans le cadre d’un “dialogue approfondi, stratégique et mutuellement avantageux” portant sur plusieurs domaines de coopération spécifiques, domaines politique, sécuritaire, économique, culturel et éducatif et de l’engagement des deux pays à oeuvrer ensemble “pour réaliser les objectifs prometteurs de la nouvelle Constitution marocaine”.

Les échanges économiques et commerciaux, qui constituent un axe important de ce Dialogue, connaissent, en effet, un essor sans précédent depuis l’entrée en vigueur, en janvier 2006, de l’Accord de libre-échange (ALE) entre les deux pays.

L’ALE avec le Maroc, le seul signé par les Etats-Unis dans tout le continent africain, contribue de manière significative au renforcement des relations économiques entre les deux pays, comme en témoigne le volume des échanges commerciaux qui ont enregistré en 2012 un chiffre record de 4,92 milliards de dollars, contre 2,25 milliards en 2007.

Cet accord, qui offre de nombreuses opportunités pour élargir et diversifier le flux des investissements des deux côtés de l’Atlantique, a aussi permis d’éliminer les droits de douane sur plus de 95 pc des biens et services échangés entre les deux pays et d’ouvrir la voie à de nouvelles opportunités pour le commerce et les investissements.

Quelque 135 entreprises américaines opèrent actuellement au Maroc où elles ont investi près de 2 milliards de dollars et créé plus de 100.000 emplois directs et indirects.

La tenue en décembre dernier à Washington de la Conférence maroco-américaine sur le développement des affaires visait ainsi à mettre l’accent sur les moyens de promouvoir davantage ces échanges, en particulier les exportations marocaines vers le marché US et les investissements américains dans le Royaume.

Le Maroc avait aussi fait son entrée en 2011, pour la première fois, au “Top 5 des marchés arabes” les plus importants pour Washington, avec un volume d’importations de biens américains de 2,86 milliards de dollars durant cette année.

Le Royaume se positionnait ainsi en 2011 en quatrième position dans le monde arabe en tant que marché de destination pour les exportations américaines, la première place étant occupée par les Emirats Arabes Unis avec 15,89 milliards de dollars d’importations, suivis respectivement de l’Arabie Saoudite (13,82 milliards) et l’Egypte (6,18 milliards), selon un classement établi par la Chambre arabo-américaine du Commerce (NUSACC) sur la base de statistiques officielles du gouvernement US.

De l’avis de plusieurs responsables américains, l’Accord de libre-échange avec le Maroc offre des “opportunités énormes” d’échanges et d’investissement à tous les niveaux pour les deux pays, d’autant plus que le Royaume, de par sa position géographique stratégique, constitue une passerelle vers la région du Moyen Orient et d’Afrique du Nord ainsi que l’Europe.

Cependant, et en vue réaliser le plein potentiel de l’ALE, les Etats-Unis se sont engagés, à l’occasion de la conférence de Washington, à fournir 1,5 million de dollars en termes d’assistance visant à attirer les investisseurs US vers le Maroc, à promouvoir le développement économique local et à renforcer le cadre légal et réglementaire.

La Représentante américaine adjointe au Commerce, Miriam Sapiro, a affirmé à cette occasion que le leadership économique du Royaume, couplé à son emplacement géographique stratégique entre l’Afrique, le Moyen Orient et l’Europe, offrent un “potentiel énorme” pour davantage de commerce et d’investissements entre le Maroc et les Etats-Unis.

De son côté, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires économiques, José Fernandez, avait souligné que cette conférence est le reflet de la volonté US de consolider davantage le partenariat entre le Maroc et les Etats-Unis, non seulement sur le plan politique, mais également au niveau économique.

Les produits agricoles et agroalimentaires marocains représentent l’un des secteurs qui bénéficient de l’existence d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, dont le marché représente de grandes opportunités pour ces exportations.

Les Etats-Unis ont, en effet, doublé au cours des dix dernières années leurs importations alimentaires et importent actuellement plus de 85,5 milliards de dollars de produits agroalimentaires à travers le monde.

De ce fait, le marché US demeure un grand amateur de produits de terroir, le consommateur américain étant constamment à la recherche de produits à forte valeur ajoutée.