Ramadan à Buenos Aires, le temps des retrouvailles et de la solidarité entre les membres de la communauté musulmane

Idriss Tekki.

Buenos Aires-Comme chaque année, la communauté musulmane d’Argentine accueille le mois sacré de ramadan avec une immense joie et dans une ambiance de retrouvailles imprégnée de piété et de spiritualité intenses.

Ce mois sacré est aussi l’occasion pour les membres de la communauté musulmane de faire preuve de solidarité à l’égard de leurs coreligionnaires en situation difficile, notamment ceux nouvellement arrivés au pays, dont beaucoup ont dû fuir des zones de conflits armés.

Cette solidarité transcende le cadre personnel à celui des institutions, en l’occurrence les différents centres culturels islamiques de la capitale, qui mènent une action remarquable à travers le lancement d’une vaste campagne de solidarité et de bienfaisance au profit des musulmans de Buenos Aires et du reste du pays, mais aussi des personnes démunies, toutes religions confondues.

Ce mois sacré est également marqué par de lancement d’intenses activités à caractère culturel et récréatif.

Ces institutions se muent lors de ce mois béni en espaces de retrouvailles entre les membres de la communauté musulmane, lors des repas des Iftars et des prières des Taraouih.

A cette occasion, le Centre culturel islamique Roi Fahd de Buenos Aires organise des Iftars collectifs ainsi que des séminaires et plusieurs autres activités culturelles et de divertissement destinées aussi bien aux adultes qu’aux mineurs.

Selon son directeur, cheikh Naser Al Moqbel, le centre se penche durant toute l’année sur l’élaboration d’un programme d’activités riches et variées à la hauteur des attentes de la communauté musulmane et qui soit représentatif des différentes régions dont sont issus les musulmans d’Argentine.

Outre les Iftars et les Souhours gracieusement offerts par le centre, et destinés non seulement aux membres de la communauté musulmane, mais aussi aux Argentins et aux ressortissants d’autres pays désireux de découvrir l’ambiance ramadanesque, le programme comprend des causeries religieuses réparties le long de la journée, des concours de récitation du Saint Coran ainsi que des activités sportives et culturelles.

Le centre a aussi aménagé une salle équipée, notamment, de tables de ping-pong où les jeuneurs, tous âges confondus, partagent d’agréables moments de divertissement avant les Iftars et après chaque prière, ajoute cheikh Naser.

Selon lui, le Ramadan constitue aussi une occasion pour promouvoir et approfondir les liens d’amitié et de connaissance entre les membres de la communauté musulmane, notamment pour les Argentins nouvellement convertis à l’Islam, dont le nombre ne cesse d’augmenter au fil des années, à travers notamment des causeries animées par des érudits musulmans portant en particulier sur les différents aspects de la religion islamique et de la Sounna du prophète Sidna Mohammed, sans oublier l’enseignement de la langue et la culture arabes.

Après l’Iftar, les prières et les Taraouih, l’heure est aux rencontres entre les membres de la communauté, une occasion tant attendue notamment par ceux qui, de par la nature de leurs emplois ou en raison de leurs lieux de résidence dans la banlieue de Buenos Aires ou dans les différentes localités de la province, ne pouvaient prendre part aux prières collectives dans les centres islamiques de la ville durant les autres mois de l’année.

C’est le cas de Rachid, de nationalité haïtienne, installé à Buenos Aires depuis plusieurs années, où il poursuit des études supérieures. “Nous attendons avec impatience l’avènement du Ramadan pour partager ensemble des moments de piété, de recueillement et de retrouvailles et donner un bel exemple de la solidarité et l’entraide entre les musulmans, mais aussi pour faire connaître les valeurs de partage et de tolérance de l’Islam”, a-t-il confié à la MAP.

Les membres de la communauté saisissent aussi l’occasion qu’offre ce mois béni pour renouer avec les mosquées de la ville et établir des liens d’amitié avec leurs coreligionnaires nouvellement installés en Argentine ou récemment convertis à l’Islam, s’est-il réjoui.