L’Algérie utilise le gazoduc GME pour couvrir ses difficultés internes (Eurodéputé)

Bruxelles – L’Algérie utilise le gazoduc Maghreb Europe (GME), dont elle a suspendu l’utilisation par une décision unilatérale, pour couvrir ses difficultés internes, mais cela est contre-productif pour ses propres citoyens, a souligné le président de la délégation Maghreb au Parlement européen, Andrea Cozzolino.

”L’Algérie utilise la carte du gazoduc et de l’énergie comme moyen de pression politique dans ses rapports avec l’Europe et aussi pour cacher les difficultés qu’elle connaît actuellement à l’intérieur en termes de stabilité de ses institutions. Elle croit pouvoir réduire la pression interne de cette façon, mais ce n’est pas le cas’’, a affirmé l’eurodéputé italien, qui répondait aux questions de la plateforme ‘’Total Production EU’’ depuis les studios du Parlement européen, relativisant par là même l’impact de la fermeture du GME sur l’Europe.

M. Cozzolino a expliqué que ‘’cette décision a un impact minime sur l’Europe, mais elle est par contre défavorable aux citoyens algériens, car avec moins de ventes de gaz vers l’Europe, il y aura automatiquement moins de ressources pour l’Algérie et donc un impact réel sur sa croissance, son économie, ses citoyens’’.

Le député européen a posé, dans ce contexte, la problématique de la sécurité énergétique de l’Europe, en mettant l’accent notamment sur les énergies propres et en interdisant l’instrumentalisation politique de l’approvisionnement en énergie.

‘’Nous avons besoin d’un moratoire international qui empêche l’utilisation des sources d’énergie comme un moyen de pression politique’’, a-t-il plaidé.

M. Cazzolino s’est, par ailleurs, félicité des efforts déployés par le Maroc en matière de production de l’énergie verte.

‘’Le Maroc nous montre le chemin à suivre avec les énergies renouvelables (solaires, éolien et le potentiel prometteur de l’hydrogène vert)’’, a indiqué le parlementaire européen.

Évoquant au fil de son interview le Maroc comme modèle de gouvernance, havre de paix et hub de croissance, l’eurodéputé italien n’a pas manqué de souligner le rôle stabilisateur du Royaume dans la région euro-méditerranéenne.

‘’Le Maroc est un havre de stabilité. Ces dernières années, il nous a donné l’exemple d’un pays en pleine croissance avec une forte résilience économique et une alternance démocratique exemplaire’’, s’est-il félicité.

Les dernières élections, a-t-il expliqué, ‘’ont confirmé tout cela avec une très grande participation de la population, surtout les jeunes, qui a été la véritable caractéristique de ce scrutin’’.

‘’Plus de 3 millions de garçons et de filles y ont participé et cela a entraîné un changement total, même au niveau de la présence politique au parlement marocain. Nous avons besoin que cela se produise en Algérie et en Tunisie’’, a-t-il dit.