Développement des zones oasiennes et de l’Arganier : 4 questions au président du Centre international ERSG-SDDOM
Par : Rabiâ SALHANE
Rabat – Le 22ème anniversaire de l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Trône de Ses glorieux ancêtres est l’occasion de braquer les projecteurs sur plus de deux décennies de chantiers ouverts dans les différents secteurs sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, couronnées par de multiples réalisations dans divers domaines, notamment celui du développement durable.
Dans ce sillage, Aziz Bentaleb, président du Centre international des études et des recherches stratégiques de gouvernance spatiale et développement durable dans les oasis et les montagnes (ERSG-SDDOM) et professeur d’enseignement supérieur au Centre d’études historiques et environnementales de l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM), a évoqué, dans un entretien accordé à la MAP, les réalisations qui s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie de développement des zones oasiennes et de l’arganier, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et s’est arrêté sur les défis auxquels ces régions sont encore confrontées.
1- SM le Roi Mohammed VI a lancé la stratégie de développement des zones oasiennes et de l’arganier en 2013. Comment évaluez-vous l’état d’avancement de cette stratégie, à ce jour, par rapport aux objectifs fixés ?
La stratégie de développement des zones oasiennes et de l’arganier lancée par Sa Majesté le Roi a contribué à de nombreuses réalisations sur le terrain, notamment une baisse du taux de pauvreté, qui est passé de 13,4% à 6,8% entre 2007 et 2019, créant plus de 92.000 postes dans les zones oasiennes et de l’arganier entre 2012 et 2019.
Cette stratégie a également contribué au renforcement de l’infrastructure et de l’accès aux services de base, notamment l’électrification rurale, l’approvisionnement en eau potable et le désenclavement de nombreux douars dans ces zones.
En ce qui concerne les palmiers dattiers, de nombreuses opérations de boisement et de plantation de pousses de palmiers ont eu lieu dans différentes oasis marocaines, notamment à Drâa Tafilalet, dans le cadre du Plan Maroc Vert, en vue d’améliorer la production agricole et de lier les oasis à la création d’emplois.
S’agissant de l’arganier, des réserves ont été créées autour de l’arganier agricole, le travail coopératif a été renforcé et sa commercialisation améliorée, tandis que les cultures intercalaires de plantes aromatiques et médicinales ont été encouragées.
Malgré quelques contraintes techniques, spatiales et financières qui ont entravé la mise en œuvre holistique de cette stratégie de réhabilitation dans le domaine de l’environnement, elle a largement contribué à l’atteinte des objectifs fixés pour le développement des zones oasiennes et de l’Arganier.
Afin de poursuivre et de renforcer ces efforts de développement aux dimensions environnementales et socio-économiques, l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) prévoit, vers la fin de cette année, de développer une nouvelle stratégie sur dix ans, afin de créer un développement économique intégré dans les zones oasiennes, en lançant des projets d’accompagnement, d’encadrement et d’organisation des jeunes dans le cadre de coopératives, afin de créer de nouveaux emplois dans le secteur du tourisme dans les zones oasiennes et de l’arganier.
2- A l’initiative du Maroc, une journée internationale de l’arganier a été adoptée. Comment jugez-vous cette reconnaissance mondiale des efforts du Maroc pour protéger cette richesse naturelle ?
La proclamation de la Journée internationale de l’arganier par l’Assemblée générale des Nations Unies est une reconnaissance importante des efforts du Royaume du Maroc dans la protection et la valorisation de cette richesse végétale, en tant que patrimoine culturel, socio-économique et écologique.
Cette adoption est le fruit d’une série de plaidoyers lancés par le Maroc durant toutes les rencontres internationales sur la préservation de l’environnement et la promotion du maintien des écosystèmes fragiles, qui ont un rôle important dans l’atténuation du réchauffement climatique et de la désertification, ainsi que dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
En effet, la création de l’ANDZOA a eu un rôle central dans la réhabilitation et la valorisation de ce patrimoine naturel afin de créer des activités génératrices de revenus pour la population locale, en le liant à l’économie verte, d’une part, et à l’économie sociale et solidaire, d’autre part.
Cette reconnaissance internationale, qui a fait de la date du 10 mai de chaque année, la journée internationale de cet arbre, fera du Maroc une référence maghrébine et internationale pour la conservation de sa richesse végétale et la valorisation de ses ressources dans le cadre de son intégration dans le développement de projets écologiques et de développement, qui intègrent la population locale dans son milieu environnemental et culturel.
3- Quelles sont les difficultés qui entravent le développement des zones oasiennes et de l’arganier au Maroc?
En dépit des efforts consentis et les acquis réalisés, il existe encore des contraintes naturelles et humaines. Les difficultés naturelles résident notamment dans le changement climatique et la désertification, la faiblesse des ressources hydriques et la généralisation de l’irrigation par submersion, qui contribue à la perte d’eau d’irrigation.
Quant aux contraintes humaines, elles se manifestent notamment dans les défis des transformations sociales et économiques dans ces régions et la désintégration des structures traditionnelles, qui étaient chargées de gérer le domaine et les écosystèmes en vertu de coutumes locales, qui jouent un rôle important dans la préservation de la biodiversité. Il s’agit aussi du rythme élevé de la croissance démographique et l’augmentation des besoins et des exigences, ce qui a causé une pression et une dégradation de ces ressources. S’y ajoutent aussi l’étalement urbain et l’expansion agricole moderne (pompage aléatoire des eaux souterraines) au détriment des oasis et de l’arganier, le problème des migrations et le déclin des savoir-faire locaux du secteur.
4- Quelles sont les initiatives et mesures à prendre pour protéger les oasis et les arganiers de la surexploitation et des conditions climatiques difficiles ?
Ces actions se traduisent principalement par la poursuite de la valorisation des ressources environnementales, l’encouragement des énergies alternatives pour s’adapter aux défis du changement climatique et la recherche de sources de financement pour protéger les oasis et l’arganier, en coopération avec les acteurs locaux et les partenaires internationaux en vue d’attirer les investissements et créer l’attractivité des sols dans ces zones.
Ces mesures consistent aussi à préserver, protéger et développer le palmier, notamment en mettant en place des projets économiques et sociaux pour améliorer sa productivité en termes de quantité et de qualité, à développer sa commercialisation et sa distribution, à étendre les surfaces de plantation d’arganiers et à mettre en œuvre des projets de valorisation de ses dérivés pour obtenir le label de qualité territoriale.
Des efforts doivent également être menés pour réhabiliter les zones oasiennes et de l’arganier en termes d’aménagement hydro-agricole et de renforcement d’infrastructures et d’équipements de base, en vue de réduire l’hémorragie des migrations rurales et promulguer une loi oasis et une loi de préservation de l’arganier similaires à la loi relative à la gestion du littoral pour reconnaître ces systèmes, qui accueillent un patrimoine naturel authentique.
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