“MEDays Talks”: Focus sur l’impact du coronavirus sur l’accélération des transformations digitales

“MEDays Talks”: Focus sur l’impact du coronavirus sur l’accélération des transformations digitales

vendredi, 13 novembre, 2020 à 16:50

Rabat – Des experts internationaux ont souligné, vendredi, lors de la 7ème web-session des “MEDays Talks”, l’impact du coronavirus (Covid-19) qui a été à l’origine de l’accélération des transformations digitales déjà engagées.

Lors de cette visioconférence, modérée par le directeur de Sahara Wind, Khalid Benhamou, et placée sous le thème “Disruptions : de la pandémie mondiale à la nouvelle ère numérique”, la fondatrice et présidente directrice générale du Forum des femmes africaines pour l’innovation et l’entrepreneuriat (AWIEF), Irène Ochem, a indiqué que la crise sanitaire a accentué les inégalités de genre en Afrique, notamment en terme d’accès aux outils numériques, plaidant ainsi des initiatives d’autonomisation de la femme sur le continent.

Expliquant que les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un vecteur d’inclusivité pour les jeunes et les femmes à même de rompre avec l’inégalité de genre à travers l’éducation et la promotion de l’entrepreneuriat auprès de ces catégories, Mme Ochem a mis en avant le programme Leadtech initié par l’Université Mohammed VI Polytechnique et l’AWIEF qui a pour vocation de faire bénéficier des startups africaines d’un programme d’incubation intensif au cours duquel elles recevront les connaissances, les compétences et les meilleures pratiques pour développer leurs entreprises.

Après avoir indiqué que la Covid-19 a amplifié tous les défis du continent, elle a affirmé qu’il faudrait réinventer le système éducatif en Afrique pour conformer la formation des jeunes aux exigences du marché de l’emploi, mettant l’accent sur la nécessité d’intégrer et de coordonner l’action africaine dans une logique de panafricanisme afin de pallier les défaillances en matière de gouvernance, d’encourager les initiatives et de mettre en place les politiques et les réglementations adéquates à même d’accompagner la transition numérique.

Dans le même ordre d’idées, le fondateur et président directeur général de Smallstarter Africa, John Paul Iwuoha, a également constaté le manque d’implication de la femme en Afrique, appelant ainsi à promouvoir une nouvelle approche genre qui serait capable de mettre en place un modèle d’intégration féminin solide à travers l’entrepreneuriat digital.

Considérant la crise sanitaire comme porteuse d’opportunités pour se mettre en phase avec les réalités du monde, M. Iwuoha a mis l’accent sur la capacité d’adaptation de plusieurs startups africaines dans le contexte actuel, qui ont transformé leurs activités pour répondre aux besoins de la crise, un atout qu’il faudrait consolider, selon le spécialiste, par l’investissement dans l’éducation, la promotion de l’entrepreneuriat et des marchés, ainsi que la capitalisation sur les compétences et le savoir-faire des africains établis ailleurs.

Pour sa part, le fondateur de StartupBRICS, Samir Abdelkrim, a d’emblée affirmé que la crise actuelle constitue une occasion pour les pays de l’Afrique de revoir leurs priorités et de renforcer la résilience de leurs sociétés, ajoutant que les entrepreneurs ont démontré qu’ils peuvent être les nouveaux maillons de résilience à travers le grand nombre de Hackathons organisés par les startups qui ont réorganisé leurs moyens durant le confinement et qui ont contribué de manière effective à la riposte contre le Coronavirus, notamment avec la création de masques sanitaires et de respirateurs en sus d’applications mobiles de télémédecine et de télétravail principalement.

A ce titre, M. Abdelkrim a fait remarquer que plusieurs solutions numériques paraissaient anecdotiques en Afrique avant la crise sanitaire, qui, finalement, se sont bien développées, affirmant que la Covid-19 a provoqué un disruption numérique qui changera inéluctablement les pratiques dans le monde à l’avenir.

Même son de cloche chez le directeur de la Vigie, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique et directeur de la Collection Cyberstratégie cher Economica, Olivier Kempf, qui a estimé que la crise sanitaire, aux répercussions différentes selon les régions du monde, a provoqué une basculement des habitudes dans l’urgence ce qui caractérise cette “transformation digitale à marche forcée”. Cette transformation a accru les inégalités technologiques et augmenté le risque de cyberattaques, a-t-il estimé, ajoutant que transformation digitale et cybercriminalité sont indissociables.

Il faudrait promouvoir des réponses locales aux nouvelles conditions socio-économiques induites par la pandémie à travers des réformes qui tiennent compte de la “résilience digitale et de la sécurité numérique”, afin de pouvoir accompagner la révolution digitale et survivre post-Covid dans un contexte marqué par une guerre économique sans précédent, a avancé l’expert français, soulignant l’importance pour les États d’Afrique et d’Europe d’asseoir “une souveraineté technologique” par l’innovation à l’image du GAFAM américain (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et du BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi).

Pour ce faire, M. Kempf a plaidé pour un partenariat Afrique-Europe en matière de numérique qui serait destiné à un marché potentiel de près de 2 milliards d’individus et qui permettrait aux deux continents voisins de concurrencer la Chine et les États-Unis en atteignant de “grands standards” dans le tournant technologique actuel, notant que les États sont appelés à favoriser les conditions techniques (infrastructures) et réglementaires pour garantir la sécurité des systèmes d’information.

Organisés par l’Institut Amadeus, les “MEDays Talks”, placés sous le thème “Dans le sillage de la Covid-19: Ripostes, reprise et disruption”, se tiennent du 10 au 17 novembre en format virtuel à raison de deux panels par jour et connaissent, à l’instar du “Forum MEDays”, la participation de personnalités internationales de renom qui prendront part à des discussions et débats sur les grands sujets d’actualité.

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