La décision légitime du Maroc d’agir intervient après l’épuisement de toutes les voies pour rétablir l’ordre à Guerguerat (chroniqueur tunisien)
Tunis – La décision légitime du Maroc d’agir, dans le respect de ses attributions, en vertu de ses devoirs et en parfaite conformité avec la légalité internationale, est intervenue après l’épuisement de toutes les voies pour rétablir l’ordre à Guerguerat, a souligné vendredi le chroniqueur politique tunisien, Néjib Ouerghi.
“Indubitablement, ce déploiement est venu après que le Maroc ait épuisé toutes les voies pour rétablir l’ordre et la sécurité dans la région”, a commenté cet ancien PDG de l’agence de presse tunisienne “TAP” dans une interview à la MAP.
N’avait-il pas ouvert la voie aux bons offices du secrétaire général des Nations Unies et de la Minurso, pour amener le “polisario” à mettre un terme à ces actions qui mettent en péril la sécurité dans la zone tampon de Guerguerat ? se demande-t-il.
Il a noté que ces initiatives, malheureusement ignorées par le “polisario”, ont obligé le Maroc à assumer ses responsabilités, à agir sur le terrain afin de restaurer la libre circulation dans cette zone et barrer la route à d’éventuels agissements qui pourraient revêtir de graves conséquences.
Il a noté que le Royaume a “agi dans la légalité” pour restaurer la liberté de circulation dans le poste de Guerguerat à ses frontières avec la Mauritanie.
“Il s’agit d’une action légitime que justifie sa volonté d’assumer pleinement ses responsabilités, d’arrêter le blocage provoqué par des agissements pour le moins suspects des milices du “polisario” et de restaurer la libre circulation des hommes et des marchandises dans cette région marocaine”, a expliqué cet ancien directeur de la rédaction du magazine tunisien “Réalités” et du journal “La Presse”.
Il a rappelé que le Maroc, qui a fait preuve d’une grande retenue, s’est vu contraint d’agir en entreprenant une action réfléchie dans le strict le respect de ses attributions et en parfaite conformité avec la légalité internationale.
Le Royaume a été mu par une volonté inébranlable de mettre un terme aux graves évolutions survenues dans la zone tampon de Guerguerat, a-t-il précisé, ajoutant qu’en permettant aux Forces Armées Royales (FAR) de procéder, dans la nuit de jeudi à vendredi, à la mise en place d’un cordon de sécurité pour sécuriser le flux des biens et des personnes dans la zone tampon de Guerguerat, reliant le Maroc à la Mauritanie, le Royaume n’avait plus d’autres choix.
Il a estimé que pour sécuriser le flux des biens et des personnes à travers cet axe, ce déploiement non offensif et non belliqueux des forces armées royales a pris en considération des règles claires : Restaurer la libre circulation et mettre fin à des agissements suspects tout en évitant toute escalade ou source de tension, d’où les consignes appelant à éviter tout contact avec des personnes civiles et à ne faire l’usage des armes qu’en cas de légitime défense.
Le chroniqueur a par ailleurs indiqué que le “polisario”, à travers le blocage de ce poste frontière voulait entraîner la région dans une spirale d’instabilité,
“Le blocage du passage de Guerguerat, les actes de destruction et d’intimidation ainsi que les menaces proférées pour mettre à mal le cessez-le feu, en vigueur depuis 1991, renseignent fort sur les visées recherchées par ceux qui s’activent et leurs acolytes pour mettre la poudre au feu dans la région”, a-t-il enchaîné.
M. Ouerghi a fait savoir que manifestement le blocage de ce passage a une triple finalité : d’abord torpiller les efforts onusiens pour parvenir à une solution juste, durable et acceptée par toutes les parties, ensuite entraîner la région dans une spirale d’instabilité et enfin, faire ombrage aux grandes avancées accomplies par le Maroc au plan international, s’agissant de la conduite de ce dossier.
Dans le contexte actuel que vit la région, à qui profiterait cette recherche désespérée d’escalade et d’exacerbation des tensions?, s’interroge-t-il.
Il a expliqué que les agissements du “polisario” à Guerguerat ne peuvent être perçus que comme une manière détournée de saboter un processus qui a atteint une maturité avancée au regard des réussites successives que rencontre la démarche marocaine d’autonomie, empreinte de pragmatisme et de valorisation du compromis, pour trouver un règlement définitif à ce conflit qui n’a que trop duré et qui a hypothéqué jusqu’ici toutes les chances de construction d’un Maghreb cohérent et solidaire.
Il s’agit pour le moins d’une sorte de “dérobade qui risque de mettre en danger la sécurité dans la région et de saper un processus devant conférer à l’initiative marocaine de l’effectivité, et d’un grave déni aux efforts onusiens”, a enchaîné ce spécialiste des questions maghrébines et du dialogue euro-méditerranéen.
Selon lui, les instigateurs de ces actions, ainsi que ceux qui les soutiennent, semblent encore mal digérer tout compromis et toute paix juste et durable dans cette région marocaine.
Il a fait remarquer que le timing du déclenchement de ces actions n’est pas, non plus, fortuit, rappelant que les dernières graves évolutions révèlent la résolution de certaines parties à bâillonner la dynamique qui commence à éclore.
En effet, chaque fois qu’il y a une initiative onusienne ou internationale touchant le Sahara marocain, le “polisario” joue la carte de l’escalade, du refus de tout compromis et de toute solution durable.
A l’évidence, la fuite en avant du “polisario” est venu au lendemain de la résolution 2548 du Conseil de sécurité, adoptée le 30 octobre qui a défini de façon on ne peut plus claire les moyens pour mener à une solution politique réaliste, pragmatique, durable et fondée sur le compromis.
Une fuite en avant pour empêcher la tenue des tables rondes avec la participation de toutes les parties en l’occurrence le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le polisario, appelés à engager des concertations dans un esprit de réalisme et de compromis, a estimé le chercheur.
Il a souligné que tout cela administre la preuve que ce qui prévaut actuellement au passage de Guerguerat est loin d’être le fait du hasard. Loin s’en faut, il démontre la résolution de certaines parties à saper les fondements de la sécurité et de la paix dans cette région, insiste-t-il.
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