Algérie: le régime se base sur la loyauté des groupes d’intérêt et la sauvegarde de la manne financière (politologue)

Paris – Le régime politique algérien se base sur la loyauté des groupes d’intérêt et la sauvegarde de la manne financière issue de la vente des hydrocarbures, écrit le politologue et spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient Luis Martinez.

“Le fonctionnement du régime politique s’articule autour d’un triptyque : loyauté des groupes d’intérêt dans la défense du régime, production d’un récit national faisant de l’Algérie une victime potentielle permanente de complots ourdis par ses ennemis historiques, et sauvegarde de la manne financière issue de la vente des hydrocarbures”, souligne Luis Martinez dans une tribune publiée par le quotidien français “Le Monde”, daté de vendredi.

Dans cette tribune intitulée “Un système figé par des groupes d’intérêt”, le directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales, relève aussi qu’Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un quatrième mandat “à la tête d’un pays riche en hydrocarbures mais aux mains d’une oligarchie accusée de corruption”, “inspire peu d’espoir” même s’il fait figure de favori, s’interrogeant sur la manière de sortir du statu quo et de permettre un renouveau politique.

“Dans cette perspective, l’hypothèse d’un changement politique en Algérie ne dépend pas tant de la mobilisation de mouvements contestataires que des concessions négociées et acceptées par les acteurs dominants au sein des groupes d’intérêt”, fait-il observer, ajoutant que “les tensions actuelles sont le résultat d’une compétition au sein de ces groupes pour la prise de pouvoir”.