USA: Coronavirus, facteur X de la présidentielle de 2020
-Par Farouq EL ALAMI-
Washington – En quelques jours, le COVID-19 a totalement chamboulé la vie des Américains. Des millions y ont perdu leurs emplois, et plus de 250 millions se cloîtrent chez eux dans l’espoir de jours meilleurs. En attendant la fin de cette crise sanitaire exceptionnelle, beaucoup ruminent déjà ses conséquences probables sur une élection présidentielle plus incertaine que jamais.
Première conséquence de cette tempête sanitaire, le report jusqu’au mois de juin des élections primaires qui était censées ponctuer les mois de mars et d’avril, dont certains Etats clés, comme New York et la Pennsylvanie.
Quinze États et un territoire – l’Alaska, le Connecticut, le Delaware, la Géorgie, Hawaï, l’Indiana, le Kentucky, la Louisiane, le Maryland, New York, l’Ohio, la Pennsylvanie, Rhode Island, la Virginie-Occidentale, Wyoming et le Porto Rico – ont soit repoussé leurs primaires présidentielles, soit passé au vote par courrier avec des délais prolongés.
Six de ces États ont déplacé leurs primaires au 2 juin qui est devenue, par la force des choses, une date majeure de la primaire démocrate.
La question qui se pose désormais est de savoir à qui profite ce nouveau calendrier électoral. Souvenez-vous, le 17 mars dernier, Joe Biden raflait trois nouvelles victoires sans appel face à Bernie Sanders, en Floride, en Illinois et en Arizona.
L’ancien vice-président de Barack Obama compte désormais 1.217 délégués contre 914 pour Sanders, une avance considérable. Tous les indicateurs semblent pointer vers un duel Trump vs Biden en novembre. Mais du côté de Bernie Sanders, on refuse toujours d’abdiquer.
En effet, alors qu’il voyait sa machine électorale sombrer au fil des scrutins depuis que les candidats modérés ont rallié Biden, le sénateur du Vermont espère que l’incertitude générée par la situation actuelle puisse l’avantager. Et pour cause, le candidat progressiste a axé une bonne partie de son message électoral sur son plan de couverture santé universelle.
A l’heure où des millions d’Américains ne disposent d’aucune assurance maladie, cette question est plus que jamais d’actualité en temps de pandémie. Le soutien à Medicare For All a en effet atteint son apogée depuis l’apparition de la maladie aux Etats-Unis.
Signe que la pandémie fait bouger les choses, l’administration Trump a promis que les tests pour le COVID-19 seront gratuits pour l’ensemble des Américains. La semaine dernière, lors du briefing quotidien à la Maison Blanche sur la lutte contre la pandémie du coronavirus, un journaliste de la chaîne conservatrice Fox News a osé une question qui a surpris plus d’un.
Quid des Américains qui sont atteints du coronavirus et qui ne disposent pas d’assurance maladie? Pris au dépourvu, Trump a invité son vice-président Mike Pence à prendre le relais, avec un résultat peu convaincant.
La couverture santé universelle sera probablement un enjeu majeur lors de la présidentielle de novembre, et c’est dans cette optique idéologique que Sanders se maintient dans la primaire, malgré ses chances quasi nulles.
“Le but clé est évidemment de gagner, mais l’autre objectif est de pouvoir continuer à se battre pour donner aux gens la possibilité de participer au processus politique afin de défendre les opinions auxquelles ils croient”, a avoué le sénateur récemment sur MSNBC.
L’autre question majeure au sortir de cette crise sera de savoir qui de Trump ou Biden en gagnera le plus. La réponse est loin d’être évidente.
Pandémie oblige, Biden a dû interrompre tous ses évènements de campagne avec des répercussions sérieuses pour son élan, jusque-là formidable.
Etant dans l’incapacité de lever des fonds ou de tenir de grands rassemblements de campagne, Biden ne peut que constater qu’il a littéralement disparu des écrans de télévisions. CNN, MSNBC ou Fox News consacrent désormais la quasi totalité de leur programmation à la crise sanitaire qui secoue le pays.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, et c’est ainsi que le gouverneur de New York , Andrew Cuomo, a été propulsé au devant de la scène politique grâce à sa gestion convaincante de l’épidémie. Des voix s’élèvent même déjà à gauche pour réclamer sa candidature à la présidentielle de 2024. Un signe loin d’être rassurant dans le clan Biden.
Du côté de Trump, il est trop tôt pour juger si les reproches qui lui ont été faites d’avoir négligé la gravité de la pandémie en février pèsera sur ses chances de réélection en novembre.
Ce qui est plus évident, par contre c’est que tous ses arguments de campagne – une économie forte, portée par un chômage historiquement bas et une bourse survoltée- ont été anéantis en quelques semaines.
D’autre part, le Locataire de la Maison Blanche, tous comme ses prédécesseurs en période de crise, profite de pareille situation pour disposer de plus de temps de parole en direct et de façon quotidienne lors de conférences de presse marathon. Ces apparitions n’ont pas manqué de booster sa cote de popularité qui a atteint son plus haut niveau depuis le début de son mandat, soit près de 50%.
Déjà particulièrement indécise, l’élection du 03 novembre 2020 s’annonce, de l’avis des observateurs, comme l’une des plus imprévisibles de l’histoire moderne des Etats-unis.
Alors qu’elle devait se jouer sur la capacité des démocrates à faire front commun contre Donald Trump, dont la base est indéfectible, cette élection dépendra beaucoup de la façon dont l’actuelle pandémie sera gérée, et du bilan humain auquel il donnera lieu.
En attendant un face à face, les deux camps fourbissent leurs armes et guettent la moindre brèche dans le dispositif de l’adversaire, dans une période propice aux faux pas.
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