ONU : les défis sécuritaires en Afrique et son émergence économique au centre d’une conférence organisée par l’Institut Amadeus
Nations-Unies (New York)- Les problématiques de paix et de sécurité en Afrique, et la question de l’émergence et de l’intégration économique du continent ont été au centre d’une conférence de haut niveau organisée, vendredi au siège des Nations-Unies à New York, par l’Institut Amadeus en collaboration avec l’Académie diplomatique italienne (IDA).
Cette rencontre, tenue sous le thème “Façonner l’émergence de l’Afrique”, a été marquée par la participation d’une pléiade d’experts internationaux, d’ambassadeurs, de responsables onusiens et d’académiciens qui ont jeté la lumière sur les défis qui se posent au continent, mais aussi sur le potentiel de son émergence à la faveur de l’intégration économique des pays africains.
Intervenant à cette occasion, le Président de l’Assemblée générale des Nations-Unies, Tijjani Muhammad-Bande, a déploré le fait que le continent africain continue de pâtir d’une multitude de conflits armés et de défis sécuritaires qui handicapent son développement socio-économique et son émergence, estimant toutefois que les nouveaux partenariat et initiatives, notamment au niveau de la société civile, apportent un nouvel espoir.
M. Muhammad-Bande a également souligné la nécessité pour la communauté internationale de trouver des solutions aux défis sécuritaires grandissants au Sahel, région confrontée à une montée sans précédent de la menace terroriste, outre les problématiques socio-économiques, humanitaires et du changement climatique.
Pour le Président de l’Assemblée générale, la relance du développement économique et la promotion de l’éducation sont aussi des éléments clefs pour résoudre le dilemme de la paix et de la sécurité en Afrique.
De son côté, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations-Unies à New York, Omar Hilale, a souligné que l’Afrique revêt une importance cruciale sur la scène mondiale, et que les menaces pour la paix et la sécurité sur le continent africain sont “exceptionnelles, multidimensionnelles, ainsi que transnationales et même transcontinentales”.
M. Hilale, qui assure également la fonction de président de la Configuration RCA de la Commission de consolidation de la paix de l’ONU, a relevé que la situation au Sahel est un exemple sur l’agenda du “puzzle de la paix et de la sécurité en Afrique” et de la question ouverte de savoir comment la résoudre. Il a ainsi fait observer que cette région, à elle seule, comprend une douzaine de pays, plusieurs religions, langues, ethnies et un ensemble sans précédent de menaces à la sécurité, comme le terrorisme, la violence, les conflits intercommunautaires, la désertification et la rareté des ressources naturelles, ainsi que les défis socio-économiques.
L’ambassadeur a aussi souligné que sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a placé l’Afrique au cœur de sa politique étrangère, notant que la promotion de la paix et de la sécurité, ainsi que le développement socio-économique – deux conditions fondamentales de prospérité qui doivent aller de pair – sont des priorités cardinales pour le Royaume.
M. Hilale a ainsi rappelé que le Maroc contribue aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies depuis les années 1960 et que la participation du Maroc s’est concentrée principalement sur l’Afrique, où les Forces Armées Royales sont actuellement déployées en République Démocratique du Congo (RDC) et en République Centrafricaine (RCA).
Le Maroc maintient une coopération très fructueuse et de grande envergure avec les pays africains dans la lutte contre le fléau du terrorisme et du crime organisé, a-t-il encore relevé, ajoutant que depuis son retour historique à l’Union africaine en 2017, le Royaume a contribué à façonner le programme de paix de l’Union Africaine.
En fait, moins d’un an après avoir retourné à l’UA, le Maroc a été élu membre du Conseil de paix et de sécurité et a travaillé sans relâche pour trouver des solutions aux situations les plus difficiles du Continent, a souligné l’ambassadeur.
Pour sa part, le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, a souligné que si l’Afrique reste aux prises avec de nombreux défis notamment sociaux, économiques et démographiques, les Africains ont aujourd’hui “un cap, une vision et un mécanisme à même de favoriser l’intégration économique africaine, il s’agit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)”.
Il a ainsi relevé que le Royaume du Maroc, convaincu de la pertinence d’une intégration économique panafricaine efficiente, est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et deuxième investisseur africain sur le continent. Le Maroc est à l’initiative de nombreux projets structurants en Afrique, qu’il porte et qu’il finance, à l’image du projet de sauvegarde et de valorisation de la Baie de Cocody à Abidjan en Côte d’Ivoire, ou encore de la Méga-usine d’engrais en Ethiopie, a rappelé M. Fassi-Fihri.
“La vision de SM le Roi Mohammed VI pour le continent pourrait se résumer ainsi : l’Afrique est un continent digne et indépendant, qui assume son identité culturelle et qui sait accueillir l’autre, son voisin, dans le respect de ses droits et de sa dignité d’homme”, a-t-il fait observer.
Le président de l’Institut Amadeus a également noté que le nouveau modèle économique africain doit avoir comme exigence première la clarification de ses stratégies de développement au bénéfice de l’emploi, des revenus et de la productivité agricoles, du développement social et culturel, de la résilience climatique et de la compétitivité économique. “Il est un point de départ d’une nouvelle trajectoire de nos relations africaines mais aussi des intégrations de l’Afrique à la mondialisation et aux chaines de valeurs mondiales. Plus unis, nous serons chacun plus forts”, a-t-il conclu.
Quant à lui, le directeur exécutif de l’Académie diplomatique italienne (IDA), Abderrahman Chabib, a souligné que l’Afrique se trouve à une phase critique de sa trajectoire de développement, en ce sens que les politiques adoptées aujourd’hui détermineront la cadence d’accélération de la croissance dans le continent et de la création de richesse pour tous.
Il a rappelé, à cet égard, qu’en 2015 les pays africains avaient souscrit à deux importants agendas de développement, à savoir les Objectifs de développement durables (ODD) des Nations-Unies qui visent à ne laisser personne de côté sur le chemin du développement, et l’Agenda 2063 de l’Union africaine qui trace la voie de “l’Afrique que nous souhaitons”.
Pour M. Chabib, la mise en ouvre effective de ces deux Agendas de développement exige des pays africains de hisser les investissements dans les secteurs clés de la science, de la technologie et de l’innovation, et de promouvoir une croissance rapide et inclusive.
Et de relever à cet égard que l’état des lieux du commerce intra-africain, couplé au contexte mondial incertain, souligne l’impératif pour les pays africains de renforcer et ancrer davantage l’intégration régionale au niveau du continent, affirmant que la Zone de libre-échange continentale africaine a le potentiel de contribuer à la croissance et aux transformations structurelles en Afrique.
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