M. Jouahri appelle à renforcer le rôle du secteur bancaire pour réussir l’union économique maghrébine

Marrakech – Les pays maghrébins devraient, aujourd’hui plus que jamais, renforcer le rôle du secteur bancaire, afin de réussir une union économique maghrébine globale, a souligné, lundi à Marrakech, le gouverneur de Bank Al- Maghrib, Abdellatif Jouahri.

Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture de la 3e édition du forum des entrepreneurs maghrébins, M. Jouahri a assuré que le secteur bancaire est considéré comme un vrai catalyseur de la croissance économique, notant la nécessité d’asseoir la base d’un partenariat financier approfondi entre les pays maghrébins.

Rappelant que la région du Maghreb a réalisé un produit intérieur brut (PIB) de 430 milliards de dollars en 2012, alors que celui de la Turquie s’est établi à 791 milliards de dollars, M. Jouahri a relevé que ce niveau de croissance ne permet pas d’absorber le niveau de chômage des pays de la région.

Il a, dans ce cadre, souligné la nécessité d’améliorer le système éducatif afin de former des compétences qui répondent aux besoins du marché de travail maghrébin.

“L’union du Maghreb arabe n’est plus un choix mais plutôt une obligation qui devrait oeuvrer à construire un bloc économique puissant à l’instar des pôles d’Europe, d’Amérique et d’Asie”, a-t-il lancé.

De son côté, le Directeur du département Maghreb du groupe de la Banque mondiale, Simon Gray a assuré que l’intégration économique maghrébine devrait désormais être au cœur des priorités de ces pays, en raison du manque  à gagner supporté par ces économies, sur fond de la non concrétisation de cette union.

“A cet égard, l’intégration maghrébine devrait permettre aux pays du Maghreb de générer davantage de croissance et d’emplois, de diversifier leurs économies et de donner une nouvelle impulsion au commerce intra-régional”, a estimé M. Gray, relevant que la Banque mondiale estime que le manque à gagner lié au non-Maghreb de 3 à 9 milliards de dollars par an pour l’ensemble de la région.

Dans ce sens, M. Gray a appelé les pays maghrébins à renforcer leur gestion macroéconomique, réduire les barrières douanières, faciliter la logistique et mettre en oeuvre les accords de libre-échange signés par ces Etats, en vue de développer les échanges inter-maghrébins.

Il a également réitéré la disposition de la Banque mondiale à soutenir l’initiative maghrébine du commerce et de l’investissement (IMCI), qui vise à mettre en place une feuille de route préparée par le secteur privé, visant à développer les échanges intra-maghrébins.

En marge des travaux de ce forum, un protocole d’accord a été signé entre la présidente de l’Union maghrébine des employeurs (UME), Meriem Bensalah Chaqroun, et le Président de l’Union des Banques Maghrébines, Habib Ben Saad, qui ambitionne de faciliter l’accès des entrepreneurs aux financements et de promouvoir les investissements et la création d’emplois dans la région.

Ce forum, organisé à l’initiative de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui préside l’Union maghrébine des employeurs (UME), vise à relancer l’intégration économique de l’Union du Maghreb arabe (UMA), à travers une initiative du secteur privé.