Sénégal: plaidoyer pour une intervention urgente de la communauté internationale pour faire face aux violations flagrantes des droits humains à Tindouf

Dakar – La communauté internationale, y compris le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), se doit de réagir immédiatement et d’intervenir de toute urgence pour faire face aux violations flagrantes des droits humains, dont sont victimes de nombreux Sahraouis marocains séquestrés dans les camps de la honte à Tindouf, a souligné l’association des Sahraouis marocains au Sénégal dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Compte tenu de cette situation très inquiétante et des graves violations des droits humains, dont sont victimes de nombreux séquestrés, il est urgent que la communauté internationale, y compris le HCR, réagisse et intervienne dans ces camps, pour protéger une population civile en péril, dont les membres, de plus en plus nombreux, aspirent chaque jour à rejoindre leur mère-patrie, le Maroc, lit-on dans ce document dont copie est parvenue jeudi à la MAP.

A l’heure où le Royaume du Maroc redouble d’efforts pour le règlement définitif du conflit du Sahara, qui se trouve dans l’impasse, les mercenaires du polisario multiplient les manoeuvres dilatoires pour faire perdurer ce conflit, rappelle la même source, relevant que les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, sont ensanglantés par leur lot quasi quotidien d’agressions et de sévices infligés aux sahraouis marocains frères, victimes de séquestration.

Et de poursuivre que “ces victimes, retenues contre leur volonté dans des conditions inhumaines malgré des appels incessants pour la levée du blocus qui leur est imposé sur le territoire algérien, font aujourd’hui l’objet d’une vague de répression, qui a atteint une telle ampleur qu’il est légitime de dire qu’un climat pré-insurrectionnel s’est installé ces derniers jours dans les camps de Tindouf”.

“En effet, des informations provenant de nos frères séquestrés, relayées par plusieurs médias internationaux, font état, depuis décembre 2013, de manifestations ayant été violemment réprimées par les milices armées du polisario particulièrement dans les camps de Rabouni et de Smara”, précise cette association.

Ces évènements malheureux sont intervenus à quelques jours du déplacement dans la région de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross, explique-t-on de même source, qui indique qu’il est déplorable de constater que, même durant le séjour de M. Ross dans les camps de Tindouf, les milices du polisario sont intervenues avec force pour mater plusieurs manifestations et priver les protestataires de rencontrer l’Envoyé spécial du SG de l’ONU.

Selon l’association, le seul tort des victimes est d’avoir dénoncé la précarité des conditions de vie dans les camps, le détournement des aides humanitaires internationales par les dirigeants du polisario et les mauvais traitements infligés, quelques jours auparavant, à des manifestants, qui sont sortis dans la rue pour réclamer l’ouverture d’une enquête sur l’assassinant, le 7 janvier courant par balles, de deux Sahraouis par des gardes-frontières algériens près de la Mauritanie.

A cela s’ajoute la mise en place d’un système de restrictions à la circulation des réfugiés, privés de leur droit de se mouvoir entre les camps. En effet, l’armée algérienne, sous prétexte de lutter contre le terrorisme et les contrebandes, a érigé autour de chaque camp sahraoui un mur de sable gardé par des soldats algériens, prêts à tuer qui tenterait de le traverser, relève la même source.

Par la même occasion, l’ensemble des membres de l’”Association des Sahraouis Marocains au Sénégal” ont exprimé, via cette lettre, leur profonde inquiétude concernant la situation tragique de ces Marocains séquestrés à Tindouf.