“2000 ans d’histoires marocaines”: Une fresque historique peinte avec force détails par un ancien correspondant du Monde

Rabat – Tout un pan de l’histoire du Maroc ou plutôt une fresque historique que peint avec force détails, à travers le prisme de la ville de Mohammedia, Péroncel-Hugoz, ancien correspondant du journal “Le Monde” à Alger et au Caire et qui vit aujourd’hui au Maroc, dans son ouvrage “2000 ans d’histoires marocaines”.

Une mine d’informations et d’anecdotes compilée et racontée dans un style savant empreint par moment d’une verve gouailleuse, à un rythme soutenu, d’autres situations, plus burlesques, sont décrites avec un humour décapant, dans ce livre au format moyen paru aux éditions Casa-Express en 261 pages.

En choisissant de vivre à Mohammedia, cité des 10.000 palmiers, comme tient à le rappeler l’auteur dès la première page de son ouvrage (introduction) et qu’on croirait qu’ils existent seulement dans le sud du Maroc ou à Marrakech, Péroncel prend de court ses connaissances, car auparavant il a habité des capitales comme Alger et le Caire.

“Quelle idée, toi qui a toujours vécu dans l’Histoire, d’aller te fourrer dans un endroit sans Histoire”, lui disaient ses connaissances pour l’en dissuader.

Mais lui, décidé, va s’y installer et il se réjouissait de leur répondre gentiment: “Je serai enfin un peu tranquille; pour une fois je n’aurai pas la tentation d’ausculter vieilles pierres et vieux papiers en vue d’en extraire des articles historiques, voire un bouquin de plus”.

L’auteur va vite déchanter parce que si l’actuelle Mohammedia, appelée jadis Fédala, était bel et bien “une ville nouvelle”, elle n’en est pas pour autant dépourvue de vestiges, significatifs de la présence d’un passé.

Du pain sur la planche qu’aura ce grand-reporter du Monde: “déjà centenaire, quand même, fondée ou plutôt refondée par le maréchal Lyautey et quelques autres Français entreprenants, dont la fratrie industrielle Hersent, sous le règne et avec l’onction du sultan Moulay Youssef le Sage (1912-1927), elle n’en reposait pas moins sur un substrat préhistorique et historique consistant, en terrain humainement giboyeux”, écrit-il.

Cette ville fait “entrer en scène, sur l’immuable base de la vigoureuse race berbère, phéniciens, Romains, Byzantins, Vandales, Arabes, Portugais, Espagnols, Français, tous ayant laissé des traces visibles ou invisibles”, ajoute-il.

Ce vécu sera l’occasion pour lui de découvrir d’autres facettes du Maroc, de plonger dans les méandres, la richesse et la diversité de sa civilisation et sa religion et de se pencher sur le règne des divers sultans “les Majestés chérifiennes”, qui s’y sont succédé.

Cet ouvrage a été publié pour la première fois en France, dans la collection “Xénophon”, sous l’intitulé “Le Maroc par le petit bout de lorgnette”, et reparaît dans les éditions Casa-Express revu et actualisé.